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Message JLP

Message de Jean-Luc Poulain, Président du Ceneca Président, du Salon International de l’Agriculture

Chers amis, 

Le Salon International de l'Agriculture va fêter sa soixantième édition dès le 24 février prochain, avec et autour de vous toutes et tous. 

La communauté de celles et ceux qui font le salon, qui l'aiment et le soutiennent est une vraie famille qui peut être fière de ce qu'elle construit chaque année autour de sa région, de sa production ou bien de son secteur de prédilection.

Pour autant et chacun le sent, cette édition ne sera pas comme les autres et ce pour d'autres raisons que son propre anniversaire. 

Les agriculteurs, les paysans, les cultivateurs, les viticulteurs, les maraîchers, les arboriculteurs, les éleveurs, les céréaliers... sont en action actuellement. Ils font preuve d’un grand courage et d’une grande dignité.

Qu'en sera-t-il au moment du salon, personne ne le sait mais nous avons la responsabilité d'en tenir compte d'ores et déjà. Anticipons !

En tant qu'agriculteur et j'ai eu l'occasion de le dire, je les soutiens totalement. 

En tant que président du salon, je suis solidaire et j'ai le devoir de prendre en compte la situation.

D’ailleurs, le salon a deux cordes à son arc, si je puis m'exprimer ainsi. 

C'est un salon grand public qui accueille environ 600 000 visiteurs chaque année, avides de découvrir animaux et nouveautés, terroirs et bonnes idées, productions et innovations.

Mais c'est aussi un salon, vraie caisse de résonance de l’ « ambiance » agricole. 

Entre espoirs et problèmes, projets et impasses, ras le bol et réconfort, le salon oscille chaque année dans un équilibre de toujours.

Plus que jamais, cette année prouvera cet équilibre avec un devoir de pédagogie renforcé. Il y a bien nécessité plus que jamais de construire des ponts plutôt que des murs.

Les français soutiennent les agriculteurs à plus de 87 %. Qui aurait cru un score pareil ? Ce pourcentage n’est pas rien. Il faut le faire vivre pour qu’entre tradition et modernité, nos agriculteurs retrouvent le chemin du respect, de la confiance, du revenu, de l’avenir !

Et en même temps comme dit le désormais adage, nos compatriotes ne savent plus vraiment de quoi l'agriculture est faite, de quoi est fait le quotidien des agricultrices et des agriculteurs. Le lien agricole familial s’estompant, l’intérêt a décru.

D'ailleurs pourquoi s'y intéresseraient-ils puisque les rayons sont toujours pleins ?

Pourtant notre souveraineté alimentaire est en danger, c’est un fait ! 

 L'agriculture est une fierté nationale et ce n'est pas seulement les politiques qui le disent. D’ailleurs, pendant le Covid, on a cru à un retour de flamme tant l’alimentation avait repris toute son importance au quotidien. Cela n’a pas duré.

Mais chacun peut comprendre que la civilisation agricole et rurale est en danger.

Nos villages et nos paysans, loin des centres de décision, ne sont plus la priorité depuis bien trop longtemps.

Pas assez tendance, ils nourrissent néanmoins les Français trois fois par jour.

Pas assez modernes, ils sont néanmoins les gardiens vigilants de la biodiversité.

Pas assez médiatiquement rentables, ils ne sont soutenus ni par de grands sportifs ni par de grands artistes. 

Après 9 jours de Salon International de l'Agriculture et de finales du Concours Général Agricole, le focus médiatique retombe hélas souvent comme un soufflé de bonne conscience. 

Cette année, on va dire que nous aurons pris de l’avance ! 

Finalement, le salon revient à ses origines, un rôle d'immense pont entre agriculture et société. Ce n’est plus une option, c’est un devoir…

Nos visiteurs viendront pour de multiples raisons et pour voir toutes les faces d'un monde agricole divers et diversifié mais peut-être viendront-ils avec ce supplément d'âme de vouloir comprendre plus que jamais les agriculteurs de notre pays.

Peut-être viendront-ils dans le cadre d'un patriotisme agricole et économique renouvelé et solidifié, avec la volonté de « manger français ».

Dans tous les cas, nous nous devons collectivement de les accueillir en sachant que derrière de beaux stands et une belle affiche, il y a une souffrance agricole à faire partager pour que de cette prise de conscience, naissent respect et considération de la part de l'ensemble de la société.

Par ailleurs, nous accueillerons les politiques français et étrangers comme d'habitude en ayant aussi la volonté de leur faire toucher du doigt l'ensemble des sujets agricoles.

Grâce à vous, nous sommes le premier salon de France alors nous avons ensemble des droits et devoirs envers nos visiteurs, nos agriculteurs et envers l’avenir.

Ensemble construisons et faisons vivre un salon responsable dans tous les sens du terme. 

Merci de votre engagement permanent et pour certains depuis 60 ans ! 

Jean-Luc Poulain
Agriculteur
Président du CENECA
Président du Salon International de l’Agriculture